José Lévy, créateur pluridisciplinaire — scénographie, objets, costumes
- Sébastien
- 18 avr.
- 2 min de lecture
Né à Paris, José Lévy est un créateur inclassable qui cultive depuis toujours une forme de mélancolie joyeuse et une âme d’enfant en éveil. Ce regard curieux, sensible, parfois facétieux sur le monde irrigue l’ensemble de son œuvre, qu’elle touche à la mode, au design, aux objets, aux décors ou aux costumes. Il aime les réminiscences, les fantômes du quotidien, les mythologies personnelles. Son travail explore la mémoire intime comme un terrain de jeu poétique, avec un sens aigu de la mise en scène et du détail.

Après une entrée remarquée dans la mode avec sa propre marque "José Lévy à Paris" (Prix de l’ANDAM, 1991), il devient directeur artistique pour plusieurs maisons (Nina Ricci, Cacharel, Holland & Holland…) avant de se consacrer à une pratique transversale mêlant arts décoratifs, design, scénographie et objets. Il a collaboré avec Hermès, Diptyque, la Manufacture de Sèvres, le Musée de la Chasse et de la Nature, et la Galerie Perrotin, parmi d'autres.
Dans ses collaborations avec le metteur en scène Arthur Nauzyciel, José Lévy a conçu des costumes et scénographies marquants, notamment pour Jan Karski (mon nom est une fiction) ou La Dame aux camélias. Ensemble, ils ont développé une vision sensible et épurée de la scène, où l’objet, le vêtement et l’espace deviennent supports de narration et d’émotion silencieuse. Dans ces créations, l’enfance n’est jamais loin — non comme une nostalgie, mais comme une disponibilité au monde, une capacité à croire, à rêver, à se transformer.
Pour le projet Exploreur, José Lévy mobilise cette capacité à faire résonner les mondes invisibles avec les espaces tangibles. Sa scénographie ne cadre pas : elle invite au glissement. Ses objets, porteurs d’histoires, ouvrent des seuils. Ses costumes sont des enveloppes poreuses où les identités se cherchent, se perdent et se réinventent. Ce qu’il propose ici, c’est une expérience sensorielle et mentale, un territoire mouvant où l’imaginaire du spectateur peut circuler librement.
Lauréat de la Villa Kujoyama, Grand Prix de la Ville de Paris, Chevalier des Arts et des Lettres, José Lévy continue de brouiller les lignes entre art, artisanat, mémoire et invention, avec une douceur inquiète et une attention précise à tout ce qui résiste à la fixité.
photo (c)Audoin Desforges
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